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Architecture
et pouvoirs
Au
début des années trente, la situation de l'architecture
moderne était extrêmement ambiguë. Les logements sociaux,
quelques maisons particulières, mais aussi des écoles,
mairies, usines montraient que ce mouvement était entré
dans la ville. Pourtant, une faction plutôt conservatrice de maîtres
d'oeuvre et d'architectes restait attachée au langage formel
traditionnel. Les architectes modernes s'imposaient dans la construction
de gratte-ciel américains, mais il devenaient la cible d'attaques
politiques. Dans l'Allemagne, des projets prestigieux comme celui de
la cité du Weissenhof à Stuttgart, qui avaient crée
l'événement au cours des années vingt, suscitaient
autant d'enthousiasme que de critiques. En URSS, Staline freinait toutes
les recherches constructivistes.
Ce
qui n'empêchait pas l'Architecture moderne d'être taxée
de bolchévisme, comme importée de l'Union soviétique,
ses détracteurs voulant ignorer que les architectes modernes
vraiment communistes étaient très peu nombreux !
On
prit prétexte de l'étanchéité douteuse de
certains toits terrasses, des peintures qui s'écaillaient sur
l'acier des fenêtres pour préférer revenir à
des solutions anciennes en pierre, bois... Le concours pour l'extension
de la Reichsbank en 1932 marqua le retour aux valeurs traditionnelles
et du conservatisme. L'édifice retenu par Hitler, réalisé
par Heinrich Wolff, est aujourd'hui considéré comme le
premier ouvrage représentatif du Nazisme. Albert Speer devint
vite l'architecte incontournable de ce régime, qui privilégiait
le monumental à la simplification des formes modernes.
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La
nouvelle Chancellerie fut implantée sur la Wilhemstrasse,
au coeur même de l'ancien quartier des ministères
à Berlin. Sa cour d'entrée, avec les statues en
bronze d'Arno Breker symbolisant le parti nazi et la wehrmacht
affiche un monumentalisme riche et attaché à une
longue tradition antiquisante.
Peintures
et mosaïques, matériaux précieux, pierres et
bois aux dimensions intimidantes démontraient sans équivoque
le pouvoir illimité revendiqué par les national-socialistes.
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A
Nuremberg, "l'urbanisme" fut pensé pour permettre
un défilé des troupes hitlériennes magnifié.
La ville devenait mise en scène monumentale.
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En
Union soviétique, l'architecture connut aussi un retour
aux valeurs du passé, oubliant bien vite les percées
du constructivisme de l'après-révolution de 1917.
Du métro aux hôtels internationaux, les colonnes,
marbres et dorures refirent leur apparitions.
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hotêl
Moskva |
La
statuaire associée à l'architecture, renvoyait l'image
d'un système triomphant, portant la libération de
tous les peuples
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Les
projets les plus fous, mélange d'architecture et de statue
de la liberté, furent imaginés, mais non réalisés.
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